La réalité virtuelle pour lutter contre les violences conjugales

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La réalité virtuelle pour lutter contre les violences conjugales

La réalité virtuelle est une expérience initiée par Le ministère de la Justice dans le but de limiter la récidive de la violence conjugale. Cette expérience vise à effectuer une réalité virtuelle sur certains détenus (auteurs de violences conjugales) afin qu'ils se mettent à la place de leur victime.

La réalité virtuelle

La réalité virtuelle a déjà été utilisée dans les entreprises et écoles, pour sensibiliser contre le harcèlement ou prévenir les incendies. L’objectif des différents acteurs dans la lutte contre les violences conjugales est d’utiliser la réalité virtuelle pour en faire un outil supplémentaire de lutte contre ce fléau. À cet effet, Le ministère de la Justice a mis en œuvre un dispositif inédit, expérimenté durant le mois d’octobre ; il s’agit en effet d’un casque de réalité virtuelle à partir duquel les auteurs de violences conjugales sont invités à se mettre à la place de leur victime. Le résultat escompté est de limiter les risques de récidive.

Déconstruire le cycle de la violence

Dans une petite séquence de douze minutes, le spectateur plongé en immersion dans la salle à manger d'un couple, voit évoluer leur vie sur plusieurs années. Naissance du premier enfant, dîner ordinaire, repas entre amis, etc… Après sept séquences survient la violence. D'ordre verbal au début, elle devient par la suite physique. Le scénario aborde aussi les sujets tels que l'emprise, l'isolement progressif, le contrôle obsessionnel, etc…

En effet, la réalité virtuelle invite le spectateur à se mettre tant dans la peau du conjoint violent, de sa compagne que de leur petit enfant. Il s'agit d’un renversement des points de vue servant à provoquer au niveau de l’auteur de violence conjugale de l'empathie pour sa victime, et dans le même temps une prise de conscience. Guillaume Clère, fondateur et président de la start-up lyonnaise Reverto explique qu’il est extrêmement important que le partenaire violent puisse comprendre ce qui s'est passé afin de reconnaître le cycle de la violence. Le déconstruire et le remplacer par la parole, permettront de lutter contre une récidive probable. À travers ce casque, le spectateur se voit totalement immergé dans le film.

Test prévu sur une trentaine de détenus

Prévue pour durer un an, la phase test a débuté en octobre à Lyon, Meaux. Elle est réalisée sur des personnes condamnées, suivies en milieu ouvert et Villepinte, en milieu fermé. Une trentaine de personnes sont ciblées pour y participer. Des chercheurs indépendants ont été désignés pour évaluer l'efficacité de ce nouvel outil. Il compare l'évolution des détenus à celle d'un groupe témoin. Géraud de la Brosse, pilote du projet au sein de la Direction de l'administration pénitentiaire signale que le public « cible » a été sélectionné sur la base de certains critères.

En dehors du consentement de ces personnes, la sélection portait sur des profils présentant un fort risque de récidive. Ainsi, les individus sur lesquels des troubles psychiatriques tels que la schizophrénie ou la paranoïa ont été remarqué sont immédiatement écartés.

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